Un album pop lumineux à la douceur vagabonde
Dans son deuxième album Les Royaumes minuscules, Thibaud Vanhooland, alias Voyou, décline ses histoires tristes et touchantes, sur des rythmes brésiliens légers et langoureux. Il confirme ici sa place d’héritier talentueux d’une chanson douce et lettrée. En le découvrant, on l’avait pourtant rapproché de Souchon, dont il partage parfois la douce ironie et le goût des mélodies heureuses à la Voulzy. Mais c’est à Nino Ferrer que l’on songe le plus cette fois dans cette façon de faire entrer un soleil radieux dans l’arrière-cuisine des chagrins d’amour. Cette chaleur diffuse, Voyou est allé la chercher sous les tropiques du Brésil, où il a enregistré une partie du disque, dont la langueur et les percussions infusent les onze morceaux de cet album miraculeux. Une colonie de fourmis, une fleur qui pousse, un oiseau qui fait son nid... Bienvenue dans Les royaumes minuscules, ces petites choses de l’existence que l'on remarque à peine. Pour son troisième album, Voyou a choisi le règne animal pour évoquer les sentiments humains sur une trame musicale pop aussi colorée que joyeuse. Voyou a décidément ce talent de donner de l’ampleur à la modestie. Originaire de la banlieue de Lille, Thibaud Vanhooland de son vrai nom est âgé de trois ans lorsque son père, trompettiste et professeur de musique, lui met l'instrument à vent dans les mains. Depuis, il est devenu amateur de jazz et de classique, de sonorités très cuivrées, que l'on retrouve dans cet album où les cuivres rencontrent les basses, les percussions de São Paulo et des paroles qui pourraient être issues d’un recueil de comptines que l’on raconterait aux enfants, mais dont les parents profiteraient tout autant. Des moments de vie et des pensées gracieuses devenus les paroles de chansons d’un garçon qui tente de profiter de ce qui compte, qu’il s’agisse des royaumes que l’on trouve au fond du jardin ou des sentiments majuscules qui tissent leurs nids dans les cœurs des plus sensibles. Tandis que tant d’autres s’époumonent comme des gosses mal finis en scrutant leur nombril, Voyou s’ouvre à des sentiments universels avec la douceur d’un médecin prenant le pouls d’un malade. Il parle de mondes qui s’effondrent avec l’insouciance d’un gamin dévalant une route sur un vélo sans freins. Avec Les Royaumes minuscules, un album subtilement orchestré, le chanteur et multi-instrumentiste Voyou offre de fabuleuses éclaircies à l’époque, où chanson après chanson, il ravive la joie de vivre sur une planète cabossée mais toujours aussi belle et attrayante si on la regarde bien.
Ci-dessous, deux pépites représentatives de l'univers décalé de Voyou :