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Quelle honte !

Publié le par Michel Monsay

Quelle honte !
Quelle honte !

Le gouvernement est tellement occupé à faire taire les écologistes que l’extrême-droite agit désormais en toute impunité partout en France, comme à Lyon mercredi où une manifestation de soutien aux Soulèvements de la terre a été attaquée par l’extrême droite. Quelque 400 personnes s’étaient donné rendez-vous, en marge de la Fête de la musique, pour défiler en réaction à la dissolution du mouvement écologiste prononcée par le gouvernement et contre la répression et les violences policières. Mais au niveau de la place Ampère, dans le IIe arrondissement, une cinquantaine de militants d’extrême droite ont chargé la manifestation. Quatre personnes ont été blessées. Aucune interpellation n’a été réalisée.

Par ailleurs, constatons qu'il y a deux poids deux mesures. Comparées aux actions des Soulèvements de la terre, celles de la FNSEA sont bien pires et pourtant on ne parle pas de dissoudre ce syndicat qui ment, manipule, violente et insulte. Depuis les années 1960, la FNSEA multiplie les destructions de biens publics, le saccage de préfectures et les agressions d’élus.  La FNSEA s’estime propriétaire de l’agriculture. Il a toujours existé un pacte de cogestion entre elle et le ministère de l’Agriculture. Pour devenir ministre, il faut être adoubé par la FNSEA. Le gouvernement aurait une nouvelle fois plié devant ses exigences. Campagnes de presse, manœuvres au sommet de l’État, pressions, chantages… Le lobby agro-industriel a mené une offensive tous azimuts pour que le gouvernement dissolve Les Soulèvements de la Terre. C'est une nouvelle fois un choix assumé de Macron de privilégier le déni climatique au profit de l'agro-business, après être revenu sur l'interdiction de pesticides dangereux, alors que l'urgence climatique se fait ressentir chaque jour un peu plus. Il est clair que nous allons droit dans le mur !

Quelle honte !

Publié dans Chroniques

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Fascinant Bertrand Belin

Publié le par Michel Monsay

Fascinant Bertrand Belin
Fascinant Bertrand Belin

Dans cette reprise de la fameuse chanson de Capdevielle, Bertrand Belin éclabousse de son talent et de son charisme ce duo où Axel Bauer fait ce qu'il peut.

Publié dans Chroniques

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La confusion des sentiments

Publié le par Michel Monsay

La confusion des sentiments

Le réalisateur Kôji Fukada, qui avait marqué les esprits en 2017 avec Harmonium, ausculte dans Love life un noyau familial typiquement japonais et retourne son auditoire avec un changement de cap assez sidérant. En effet, il nous embarque d'abord sur une fausse piste, celle d'une chronique amoureuse troublée par quelques aléas de la vie, et par le poids de traditions toujours vivaces au Japon. Mais très vite, le réalisateur crée la surprise avec un coup de théâtre tragique et s’intéresse à ce qui se passe quand le vernis craque sous l’effet d’un évènement imprévu. Cet événement fait basculer le film dans un autre registre, qui emmène les protagonistes dans leurs plus intimes retranchements, et éclaire d'une tout autre manière cette chronique légère de la vie conjugale et familiale. La survenue du drame décuple l'intensité narrative, exacerbe les sentiments, donnant au metteur en scène le loisir de pousser plus loin les questions posées au début du film. Des questions qui tournent comme souvent dans le cinéma de Kôji Fukada autour de la famille, des relations amoureuses, de l'incommunicabilité, de la solitude, de la trahison, du deuil. En filigrane de la trame dramaturgique, Kôji Fukada pose un regard aiguisé sur une société japonaise ultra-codifiée, qui laisse peu de place à l'expression des sentiments, sur les rigidités d'un système patriarcal persistant, sur son rapport encore compliqué aux étrangers, au handicap, ou encore sur la misère sociale, habituellement peu montrée. Ce film déconcertant et subtil confirme le talent d’un cinéaste discret qui incarne, aux côtés de Ryusuke Hamaguchi, le renouveau du cinéma japonais.

Publié dans Films

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Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul

Publié le par Michel Monsay

Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul
Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul
Magnifique texte d'Aragon et très émouvante interprétation d'Arthur Teboul

Difficile de ne pas être bouleversé par cette chanson du grand Léo Ferré sur des paroles de Louis Aragon, qui rendent un vibrant hommage dans L'affiche rouge aux 23 résistants fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944, dont leur chef Missak Manouchian, au moment où celui-ci va faire son entrée au Panthéon avec sa femme Mélinée, elle aussi résistante. L'émotion est décuplée par la sublime voix d'Arthur Teboul, le chanteur de Feu! Chatertton, et sa puissance d'incarnation.

Qui mieux que cet Arménien, apatride, communiste, antinazi, amoureux de la France jusqu’au sacrifice de sa vie, peut personnifier les « grands hommes » auxquels « la patrie », selon la formule inscrite au fronton du Panthéon, est « reconnaissante » ? Lui qui, au moment de mourir, proclamait n’avoir « aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit ». Lui qui, au même instant, osait souhaiter « bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain ». La panthéonisation du résistant communiste, symbole des étrangers anonymes qui se sont battus pour la France, est un gage donné par Emmanuel Macron à tous les humanistes du pays, même s'il n’est pas exempt d’arrière-pensées personnelles et politiques, d'autant que le projet de loi Immigration qui se prépare va dans le sens inverse. Sans oublier aussi que Cette panthéonisation intervient au lendemain d’un nouveau naufrage meurtrier en mer Égée, qui devrait ébranler toutes les consciences. Cette mer Méditerranée que Manouchian traversa en réfugié, est devenue, dans la plus grande indifférence, le cimetière de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants aux vies fauchées en fuyant la persécution, la guerre, la misère. La stigmatisation des étrangers, l’ostracisme à leur endroit s’est érigé en politique assumée, revendiquée, dans une mortifère surenchère avec l’extrême droite. N'oublions jamais que nous sommes collectivement les héritiers de la Résistance et devons sans cesse rappeler aux obsédés de l’identité, que la République affirme qu’être Français n’a rien à voir avec le sang (sinon versé) ni avec la religion ou les origines. La panthéonisation des Manouchian rappellera on l'espère cette évidence.

A voir ici, n'oubliez pas d'activer le son et de préparer vos mouchoirs.

Publié dans Chroniques

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Une histoire d'amour qui vire au cauchemar

Publié le par Michel Monsay

Une histoire d'amour qui vire au cauchemar

Plus habituée aux comédies, Valérie Donzelli, qui a fait du couple l’une des matrices de son cinéma, signe ici une œuvre sombre adaptée librement du formidable roman d’Éric Reinhardt, chroniqué en 2014 dans ces colonnes. Par sa mise en scène, L’amour et les forêts est tout à la fois un conte, une tragédie, une comédie romantique, un film hitchcockien, un thriller, et les images qui nous traversent, questionnent la permanence dans la fiction de ces femmes victimes, sacrifiées. L'Amour et les forêts, c'est aussi Audrey Diwan. Auréolée du succès de L’Événement en 2021 (Lion d'or à la Mostra de Venise), la réalisatrice a prêté main-forte à Valérie Donzelli pour adapter le roman d'Éric Reinhardt. En coscénariste, elle a certainement apporté sa rigueur et une forme d'épure narrative, pour que la mécanique de cette romance cauchemardesque soit implacable. Comme L'Événement, cette histoire purement intime prend ainsi des airs de thriller, et de course contre la montre. Raconté sous forme d'un long flashback par l'héroïne, le récit utilise intelligemment les ellipses pour recomposer le puzzle infernal. La compression cinématographique du temps rend visible le spectacle effarant du piège conjugal poussé à son paroxysme : l’effondrement constant de la liberté et l’inéluctabilité en son sein de l’anéantissement de l’épouse. Rarement on avait vu une cinéaste dont on pensait connaître par cœur les recoins de son monde (fantasque, artisanal, enjoué et plein d’élans ludiques), se réinventer à ce point et lorgner vers un territoire aussi strict que celui du thriller psychologique. Si Virginie Efira est omniprésente dans le cinéma français, on le comprend à la vision de chacun de ses films, qu'elle interprète toujours avec une justesse impressionnante, comme ici en étant tour à tour pétillante, déboussolée ou en reconstruction. Melvil Poupaud incarne parfaitement ce joli cœur qui se transforme en monstre, doucereux au début, il devient de plus en plus manipulateur, machiavélique puis menaçant. Au milieu de ce cauchemar, une parenthèse enchantée au cœur d'une forêt en compagnie du magnétique chanteur Bertrand Belin, qui occasionnellement est acteur, comme ici ou dans Tralala, et le résultat est totalement convaincant, au point que l'on aimerait le voir plus souvent devant une caméra. Pour son sixième film en tant que réalisatrice, Valérie Donzelli parvient à suggérer sans trop montrer, à choquer par les mots plus que par les coups, avec des dialogues saisissants et des silences glaçants.

Publié dans Films

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Somptueuse version de la célèbre marionnette

Publié le par Michel Monsay

Somptueuse version de la célèbre marionnette

Avec son adaptation du conte de Carlo Collodi, Guillermo Del Toro, le génial réalisateur de La Forme de L’Eau,  Oscar du meilleur film 2018, s’affranchit de l’imagerie largement imposée par Disney. Exit les balades musicales désuètes et les morales enfantines, l’aventure de Pinocchio se pare de noir pour raconter la difficulté de faire son deuil pour Geppetto. Dès les premières minutes, le récit explore la disparition de son fils de manière tout à fait inédite. Touchant, ce point de départ permettra à l’histoire racontée plus tard d’embrasser toute sa sensibilité. Guillermo Del Toro dresse un tableau sans concession d’un vieillard malmené par la vie, qui cède à ses penchants obscurs et qui pense trouver du réconfort dans le fond de sa bouteille. Le cinéaste s’amuse avec l’apparence enfantine du conte pour mieux s’en éloigner à mesure qu’avance l’histoire. Il multiplie les approches et réflexions métaphysiques et philosophiques pour faire grandir son personnage. On y retrouve aussi son appétence pour des sujets tels que la différence. Alors que l’œuvre originale était une invitation à l’obéissance, la version de Del Toro prend cette dynamique à contre-courant en nous plongeant dans l’Italie de Mussolini. Le réalisateur embrasse toute la portée onirique du récit pour lui donner des allures de conte fantastique. De l’ombre à l’obscurité, sa caméra filme avec brio et poésie toute l’étrangeté de cette aventure. Le concept de départ du conte original est qu' il faut obéir pour devenir un vrai petit garçon, mais dans la version de Guillermo Del Toro, cela devient l'inverse : pour devenir vraiment quelqu'un, il ne faut pas suivre les ordres, il faut se rebeller, commettre des erreurs. Le film devient donc un véritable éloge de la désobéissance, non seulement pour la construction de soi, mais pour échapper au destin des pantins de la dictature. Cette réflexion d'une grande richesse est magnifiée par la beauté esthétique de l'œuvre, très proche du Labyrinthe de Pan (2006), cette autre histoire d'enfance et de dictature. Les séquences situées dans un entre-deux entre la vie et la mort empruntent à De Chirico une esthétique surréaliste et inquiétante tandis que la grande séquence de la baleine puise dans un imaginaire à la Jules Verne. Si cette adaptation est peu-être la moins fidèle au texte original, elle est peut-être aussi la plus réussie. Épaulé à la réalisation par Mark Gustafson, Guillermo del Toro a façonné pour ce projet une esthétique artisanale de toute beauté. Ce Pinocchio paraît en effet réellement sculpté à la main, dans un modeste atelier de Toscane. Le petit héros traversera néanmoins des décors impressionnants de montagnes, d'océans, de villages, de champs de bataille, de chapiteaux de cirque… On retrouvera sur la route du pantin polisson plusieurs figures tirées du roman : le criquet qui parle, la fée, les saltimbanques, le monstre marin… Le scénario y ajoute les recrues des jeunesses mussoliniennes endoctrinées par leurs parents. Et le film de poser l'éternelle question de l'homme et de la marionnette : qui tire les ficelles, les dictatures ne font-elles pas des hommes, des pantins de l'histoire ? Pinocchio n'est peut-être pas si différent de tous ces personnages dansant sur la scène d'un monde livré au chaos. La tâche était immense : insuffler de l’originalité à l’histoire maintes fois adaptée de la marionnette qui voulait devenir un petit garçon. Avec un regard tendre, poétique et politique, le cinéaste mexicain, pour son premier long métrage d’animation, réussit l’exploit de retailler un pantin neuf et émouvant, et enrichit l’aventure de tous les motifs et thèmes favoris de son cinéma, entre fantaisie noire, cauchemar politique et candeur lumineuse. Grâce à lui, pour la première fois les marionnettes ont vraiment une âme.

Pinocchio par Guillermo Del Toro est à voir ici sur Netflix pour 8,99 €, un mois sans engagement.

Publié dans replay

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Une électro-pop sombre et belle comme un requiem

Publié le par Michel Monsay

Une électro-pop sombre et belle comme un requiem

Après six ans de silence, le groupe britannique Depeche Mode est de retour avec Memento Mori. Un quinzième album marqué tant par le décès l'an dernier de leur claviériste Andy Fletcher que par des thématiques funèbres et existentielles. Parfois sombre, souvent lumineux, entre new wave et pop synthétique, le parcours de Depeche Mode est semé sur quatre décennies d’une quantité de morceaux inoubliables aux riffs accrocheurs. Memento Mori offre une cohérence musicale qu’on n’avait pas entendue depuis un moment dans la discographie du groupe. Les arrangements épurés offrent un terrain de jeu idéal à la magnifique voix de baryton de Dave Gahan, vieillie comme un bon cru : plus confiante, profonde et tannique, loin du petit minot de Just Can’t Get Enough. Martin Gore et Dave Gahan nous invitent à un voyage sonique et lyrique entre la vie et la mort : lignes de basses groovy et entêtantes, parsemées de riffs de guitare en distorsion, boucles électroniques obsédantes, rythmes lancinants et hypnotiques, parfois simple battement de cœur, riffs de claviers rétro, mélodies accrocheuses et entraînantes, influences jazzy et électro en clair-obscur, voilà de quoi est composé ce superbe album. Si le deuil résonne profondément dans les douze morceaux, l’impression qui domine est celle d’un apaisement. On craignait le groupe anglais à bout de forces et artistiquement exsangue, frappé par la disparition de l'un de ses membres historiques, Andy Fletcher, en 2022. Mais le temps ne semble pas avoir de prise sur le feu créatif qui anime la paire Dave Gahan-Martin Gore. Leur Memento Mori a certes des couleurs ténébreuses, mais cette musique incandescente n'est pas prête de s'éteindre. C’est en effet une œuvre dense et ample à la fois, superbement produite, et par ailleurs plutôt fidèle à ce qu’a toujours été ce groupe ; puissant, mélodique, sombre mais jamais trop, à égale distance des deux astres qui réchauffent sa musique, le soleil blanc de l’électro-pop et l’étoile noire du blues. C’est par ailleurs une musique et un son sans âge, totalement inimitable et reconnaissable dès les premières notes. Depeche Mode s’offre un regain inespéré, ils reviennent à l’essentiel, avec un album sincère et harmonieux, presque fragile.

Un aperçu de la qualité de cet album avec les deux chansons ci-dessous mis en clip vidéo dans un somptueux noir et blanc par Anton Corbijn :

Publié dans Disques

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Un fascinant choc visuel

Publié le par Michel Monsay

Un fascinant choc visuel

En 2018, Spider-Man : New Generation avait pris le monde par surprise en réunissant toutes les versions du héros sur une même toile, et avait remporté l’Oscar du meilleur film d’animation en 2019. Quatre ans plus tard, en voici la suite, Spider-Man : Across the Spider Verse. En piochant dans les textures du papier mal imprimé des comics, dans le street art ou encore dans le pop-art, cette hybridation des styles libère le cinéma d’animation grand public, en le sortant de son esthétique imposée par Disney et Dreamworks. Entre superbes tableaux, cases de BD et explosions graphiques, ce deuxième épisode pousse au maximum les trouvailles visuelles dans un bouillonnement d'idées, qui ne brouille cependant pas la fluidité de l’action ni la profondeur de l’histoire. Across the Spider Verse est brillant par son ingéniosité, touchant par son émotion et absolument révolutionnaire par sa maîtrise technique. Il est si foisonnant qu’il faudrait s’arrêter sur chaque plan pour en dénicher tous les trésors, et mériterait indéniablement un deuxième visionnage. L’une des meilleures idées est d’avoir attribué un univers graphique distinct à chaque personnage, on passe de l'aquarelle à l'encre noire, au feutre, pinceau, plume, crayons de couleur…aux fanzines et autres découpages, aux lignes futuristes ou évoquant Leonard de Vinci, aux dessins en 2D et 3D mélangeant effets spéciaux et dessins à la main, le tout avec des dialogues bardés d'humour. Cet éblouissant film d'animation, qui nous happe dans le tourbillon de la créativité débridée des scénaristes, des réalisateurs et des 1000 animateurs œuvrant pour donner naissance à tout cet univers où gravitent 240 personnages, est loin d'être une énième adaptation des aventures de Spiderman, et fait le choix, à rebours des autres longs métrages sur le sujet, d'un héros qui se refuse à la fatalité de sa propre histoire et injecte ainsi une fraîcheur bienvenue et nécessaire au genre du film de superhéros. L'ambition, la liberté, l'audace et la virtuosité de Spider-Man : Across the Spider Verse en font un voyage sensoriel qui marque un tournant dans le monde du film d'animation, espérons que ces qualités seront présentes dans la suite prévue en avril prochain.

Publié dans Films

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Un sommet d'émotion à la finesse narrative et la justesse des personnages rarissimes

Publié le par Michel Monsay

Un sommet d'émotion à la finesse narrative et la justesse des personnages rarissimes

Cette série intimiste drapée dans les atours d’un polar a battu des records d’audience au Royaume-Uni, et s’offre une touchante conclusion, après sept ans d'interruption. La troisième et ultime saison suit les derniers jours mouvementés de la carrière de l'héroïne de la série, une sergente de police dans une petite ville du Yorkshire, entre enquête alambiquée et conflits familiaux. Personnages dessinés avec délicatesse, émotions fortes, intrigue policière efficace mais secondaire… on y retrouve tout ce qui fait de Happy Valley une série majeure. Frustrations, regrets et non-dits s’y mêlent avec une rare intensité émotionnelle dans une explication déchirante, point d’orgue d’un récit résolument féministe. S’inscrivant dans la tradition anglaise du drame social, Sally Wainwright, la créatrice de la série, met en scène sa région natale du nord de l’Angleterre, le Yorkshire, verte contrée détruite par la crise industrielle et dévastée par le trafic d’opiacés, où dans ce dernier chapitre, un pharmacien vend sous le manteau des antidépresseurs. Mal-logement, chômage, inégalités sociales, criminalité, violences domestiques, détresse psychologique… la série dépeint une Angleterre mal en point sans rien éluder des maux qui la gangrènent, mais sans misérabilisme. Chaque saison de Happy Valley est rythmée par une enquête policière classique. Ici, le pharmacien véreux qui entretient une liaison avec une femme battue se retrouve lié aux agissements de la mafia locale. Ces intrigues secondaires dérapent souvent, mais contribuent à illustrer la crise sociale qui sert de toile de fond à la série. Elles tendent le récit, rendent infernal le quotidien du personnage central, et donc exacerbent ses émotions. Ce recours au format familier du polar permet aussi de rendre accessible au grand public ce drame profondément humain. Cette troisième saison, efficace et déchirante, a réunit plus de neuf millions de téléspectateurs chaque semaine sur la BBC. Autre atout de cette série, elle sait prendre son temps : ici, on peut observer les gens au quotidien, faire épouser le temps du réel et le temps du récit, mais beaucoup de scénaristes n’ont pas confiance en cette aptitude fondamentale des séries à faire jaillir la vie et, par peur d’ennuyer les gens, vont plus vite que dans un film. Cette passionnante fresque sociale est peuplée de personnages imparfaits, y compris l'héroïne, et les méchants ne sont pas caricaturaux comme souvent, donnant à l'ensemble une cohérence et une vérité que l'on ne rencontre pas si souvent à la télé.

Pour voir les trois saisons de Happy valley, c'est ici en vous abonnant à Canal + séries pour 6,99 €, un mois sans engagement avec la possibilité de résilier à tout moment.

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L'extraterrestre est désormais seul sur le toit du monde

Publié le par Michel Monsay

L'extraterrestre est désormais seul sur le toit du monde
L'extraterrestre est désormais seul sur le toit du monde
L'extraterrestre est désormais seul sur le toit du monde

Novak Djokovic n'a plus de rival à sa hauteur. Le Serbe s'est adjugé son troisième Roland-Garros en prenant la mesure de Casper Ruud (7-6 [1], 6-3, 7-5). Il devient le premier homme à compter 23 titres du Grand Chelem à son palmarès. Quand il a pris le chemin des sommets de son sport, la montagne pouvait sembler infranchissable mais le Serbe de 36 ans a fini par atteindre le pic des immortels, dimanche, en remportant son troisième Roland-Garros. Il lui reste une femme à rejoindre sur une cime toute proche, Margaret Court et ses 24 titres en Majeurs. Serena Williams, comme lui, est à 23. Djokovic a géré tous les moments chauds à la perfection. La meilleure illustration, son incroyable efficacité dans les jeux décisifs au cours de la quinzaine. Il en a disputé six, n'en a perdu aucun mais n'a surtout réalisé aucune faute directe dans cet exercice. Une réussite à la limite du rationnel mais qui explique sa mainmise sur ce sport. Seuls les géants ont cette capacité à se surpasser quand les enjeux montent d'un cran. Et il en a fait encore une éclatante démonstration face à Casper Ruud en finale. Pendant ce premier set, qui s'est étiré durant 1h22 de jeu, Novak Djokovic avait le bras crispé et pendant quelques minutes, le scénario de l'US Open 2021, où il avait été rattrapé par la pression face à Daniil Medvedev alors qu'il jouait pour le Grand Chelem, a rôdé dans les coursives. Mais Djokovic, patiemment, a refait son retard. Il a laissé Ruud briller, à l'image de ce point du 4e joueur mondial remporté après un tweener du bout du monde, mais ne l'a jamais laissé s'envoler. Et quand est arrivé le jeu décisif, le monstre à sang froid a jailli, déroulant un film déjà vu mais qui fascine toujours autant. Une fois le premier set en poche, Djokovic était inarrêtable. Que l'on aime ou pas ce champion d'exception, force est de reconnaître son incroyable talent qui se manifeste tant dans son jeu que dans son physique, mais aussi dans son mental hors du commun, qui fait de lui le plus grand joueur de tous les temps. Il redevient en plus aujourd'hui numéro 1 mondial, pour la 388e semaine, ce qui constituera encore un record… un de plus parmi sa collection qui laisse sans voix.

Le résumé de la finale :

Publié dans Chroniques

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