Une entame idéale
La Coupe du monde de rugby est bien lancée pour les 20 pays qui y participent, puisqu'en effet tous les matchs de la première salve de la phase de groupes ont eu lieu, et il faut attendre jeudi pour voir la suite. Malgré une cérémonie d’ouverture pathétique qui sentait le rance et la naphtaline, bien loin de la magnifique et inoubliable cérémonie imaginée par Philippe Decouflé pour les JO d'Albertville, la compétition s'annonce grandiose avec déjà de très beaux matchs, notamment le France-Nouvelle Zélande de vendredi. En infligeant aux All Blacks leur première défaite en trente-deux matchs de poule dans l'histoire de la Coupe du monde, les Bleus ont confirmé leur statut de favori. Ils ne voulaient pas manquer l’entrée en lice dans la compétition, et pourtant, tout ce qui pouvait mal se passer lors des premières minutes du match est advenu. Un essai encaissé après deux minutes de jeu, suivi d’une pièce essentielle de l’échiquier tricolore blessée dix minutes plus tard. Malgré ça, l’équipe de France s’est imposée face à la Nouvelle-Zélande 27 à 13, cette équipe, qui reste encore aujourd'hui entourée d’une aura presque mystique, dont la seule évocation du maillot noir enflamme l’imagination. À force de travailler spécifiquement à l’entraînement tous les scénarios imaginables, plus grand-chose ne paraît surprendre ces Bleus. Leur victoire, ils l’ont acquise avec patience, méthode et discipline. Dominé en première période, le XV de France s'est libéré peu à peu. Portés par le pied exceptionnel de Thomas Ramos (17 points à lui tout seul), la puissance autant en percussion qu'en défense de Grégory Alldritt et lancés par le 30e essai en équipe de France de l'incroyable Damian Penaud, à huit longueurs du record de Serge Blanco, les Bleus ont harcelé et agressé les All Blacks jusqu'à les faire plier et prendre définitivement le dessus. Ce match et quelques autres laissent présager d'une fête totale de ce sport tellement plus passionnant que le football, sali par l'argent omniprésent jusqu'à la nausée et par ses pseudos stars qui se prennent pour le nombril du monde. Dans le rugby, malgré l'engagement physique et ce que certains voient comme de la violence, il y a le respect de l'adversaire et de l'arbitre, pas de contestation à chaque décision ni de simulation à n'en plus finir, un sens du collectif tellement rare de nos jours, bref une mentalité totalement différente de ces millionnaires du ballon rond.
Un résumé de France-Nouvelle Zélande ici