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Voix et odyssée musicale splendides sur des textes à la beauté profonde

Publié le par Michel Monsay

Voix et odyssée musicale splendides sur des textes à la beauté profonde

Clara Ysé, talentueuse auteure, compositrice, interprète, est la nouvelle pépite de la chanson française, dont le bouleversant premier album Océano Nox est sorti en septembre. Musicienne et chanteuse depuis l’enfance, cette ancienne étudiante en Philosophie est également écrivaine, dont le premier roman Mise à feu est sorti en 2021. Dans ce superbe album on entend parfaitement tout le travail émotionnel, la catharsis et le don de Clara Ysé pour transformer ses poèmes en envolées oniriques, sur des musiques inspirées par des artistes autant issus de la musique orientale, baroque que géorgienne, rap ou électronique. Inclassable, Clara Ysé l’est indéniablement. D'abord sa magnifique voix puissante de soprano, laisse entendre les accents lyriques que l’apprentissage du chant classique, entamé à 8 ans, a forgés. Puis on note l’élégance des mots articulés, sans que rien ne sonne anachronique. Les syllabes se déposent sur des mélodies entraînantes, parfois épiques, ou hypnotiques. Les orchestrations en appellent aux cordes et aux cuivres autant qu’aux synthés et à l’électro pour habiller des textes forts, simples et directs. L'album est hanté par le drame qu'a vécu Clara Ysé en 2017, lorsque sa mère Anne Dufourmantelle, philosophe, romancière et psychanalyste, est morte dans des circonstances tragiques en portant secours au fils d’une de ses amies âgé de 10 ans, qui était en train de se noyer. Au cours de ce sauvetage, elle a succombé à un arrêt cardiaque à 53 ans. Clara Ysé embrase tout sur son passage par la force et l’étendue de son timbre de voix pénétrant. Elle trouble aussi par sa fragilité soudaine, son souffle vulnérable, à la manière de Barbara. La passion coule dans ses vers. C’est dense, organique, rugueux, sensuel. Une grande artiste est née.

Ci-dessous quatre chansons de l'un des plus beaux albums de l'année :

Publié dans Disques

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Une petite merveille de poésie et d'invention

Publié le par Michel Monsay

Une petite merveille de poésie et d'invention

Le Garçon et le héron éblouit par la vitalité créatrice de son génial auteur octogénaire, Hayao Miyazaki, et se trouve être la synthèse complète de son univers toujours surprenant et profondément bouleversant. Le maître du film d'animation japonais n'avait pas réalisé de long-métrage depuis le beau et mélancolique Le Vent se lève en 2013, qui à l'époque avait été annoncé comme le point final de son œuvre cinématographique. Le récit s’inscrit dans un premier temps dans la réalité la plus difficile : la guerre, celle durant laquelle est né Hayao Miyazaki, et qui a irrigué la quasi-totalité de son œuvre. Elle frappe le personnage central de plein fouet, qui assiste à distance à la destruction de Tokyo par les bombardements de la capitale japonaise lors de la première moitié de l’année 1945, et par ricochet, à distance, à la mort de sa mère, hospitalisée et certainement annihilée par le déluge de feu américain, dans une séquence d’ouverture, qui suit la course effrénée du jeune garçon Mahito à l’intérieur du chaos, saisissante par sa force graphique et émotionnelle. Cette force que l'on retrouve tout au long du film, où Mahito, tel Alice aux pays des merveilles, glisse d’espace onirique en corridors fantastiques, et que l'on suit avec émerveillement. Le Garçon et le héron est le long-métrage d'Hayao Miyazaki qui a nécessité le plus de temps de travail, sept ans très exactement. Cette longue production témoigne bien du travail d'orfèvre du cinéaste et de ses exigences plastiques, qui atteignent ici des sommets après des années de maturation. Pendant près de deux heures, le film fait ainsi défiler quantité d'images subjuguantes, que ce soit des paysages désolés ou des fragments et détails particulièrement soignés. Le dessin est toujours aussi délicat, les couleurs vives et les idées foisonnantes et extravagantes. D'une technicité sans faille, cet artisanat animé à la main et à l’ancienne, dévoile toute sa grandeur et sa puissance de la première à la dernière image. On plonge avec ravissement dans cette poésie, cet imaginaire foisonnant d'une beauté rare qui compose ce conte d’apprentissage à portée philosophique, où le patrimoine culturel japonais est entremêlé de références occidentales. Harmonie contre chaos, retenue contre débordement, calme contre agitation : toute l’œuvre du maître de l’animation est présente dans ce superbe film, régi par ces oppositions de phases qui s’y déploient à chaque strate dans une éblouissante fantasmagorie.

Publié dans Films

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Magnifique collection permanente du Centre Pompidou

Publié le par Michel Monsay

Magnifique collection permanente du Centre Pompidou

On se rend au Centre Pompidou, ce lieu que l'on aime tant, pour voir une exposition temporaire, sans penser à aller voir la collection permanente du musée, la plus grande collection d’œuvres d’art moderne et contemporain d’Europe, soit pas moins de 140 000 pièces. Pourtant que de chefs-d'œuvres parmi les œuvres exposées ! De Matisse à Kandinsky en passant par Chagall, Picabia, Delaunay, Kupka, Otto Dix, Fernand Léger, De Chirico, August Macke, pour ne citer qu'eux, sans oublier la reproduction à l'identique de l'atelier bureau d'André Breton. On en ressort ébloui.

Voici quelques uns de ces chefs-d'œuvres :

Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
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Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou
Magnifique collection permanente du Centre Pompidou

Publié dans Expos

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Magistral pamphlet contre l'autorité abusive et intégriste de l'Église au XIXe siècle

Publié le par Michel Monsay

Magistral pamphlet contre l'autorité abusive et intégriste de l'Église au XIXe siècle

Témoin actif de l’Histoire d’une Italie qu’il n’aura eu de cesse d’évoquer, explorer, étudier, interroger et provoquer à travers son cinéma, le grand Marco Bellocchio n’a rien perdu à 83 ans de sa rage, en vigueur depuis ses débuts précoces à 26 ans avec Les poings dans les poches. Il continue d’enrichir avec régularité et pertinence, une filmographie dense et protéiforme, en variant les registres, sans jamais donner l’impression de stagner ou se répéter. Il y a quatre ans on avait adoré Le traitre, son admirable film sur la mafia sicilienne, et entre temps sa minisérie Esterno notte, diffusée sur Arte il y a six mois et consacrée à l’affaire Aldo Moro (vingt ans après l’avoir abordé via un autre prisme dans l'excellent Buongiorno Notte). Une fois de plus reparti bredouille de la croisette en mai dernier, la Palme d’honneur reçue en 2021 ne suffit assurément pas à souligner l’importance de l’auteur dans le paysage cinématographique. L'enlèvement, d'un classicisme sublime loin de tout académisme, maniant magistralement l’ampleur et l’intimisme, réussit un premier tour de force, celui de proposer une reconstitution d’envergure d'une beauté sidérante, notamment dans cette lumière claire-obscure qui baigne le film, guidée par un désir d’immersion effaçant immédiatement toute forme de distanciation temporelle. La précision et la propension de l’auteur à poser synthétiquement son contexte, rendre intelligible ses enjeux en une poignée de plans, relater une période définie tout en universalisant sa portée, attestent d’une impressionnante maîtrise qui se confirme jusqu'au plan final. L’Enlèvement, contient une charge anticléricale puissante et dénuée de complaisance, il symbolise  la volonté désespérée, ultraviolente, d’un pouvoir déclinant qui essaie de résister à son propre effondrement, en contrattaquant. Les régimes totalitaires ont souvent de tels soubresauts qui leur donnent, pour un temps seulement, l’illusion de la victoire. Véritable plaidoyer contre toute forme de fanatisme, ce nouveau chef-d'œuvre de Marco Bellocchio, remarquablement interprété par toute la troupe de comédiens notamment le jeune Enea Sala, bouleverse et marque durablement les esprits avec un mélange d’aisance et d’évidence. 

Publié dans Films

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L'humour pour ne pas céder à l'écœurement

Publié le par Michel Monsay

L'humour pour ne pas céder à l'écœurement
L'humour pour ne pas céder à l'écœurement

Et de 16 49.3, autrement dit passages en force, on appelle ça la démocratie ...! À quoi servent les députés ?

Publié dans Chroniques

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La terrible réalité des migrants

Publié le par Michel Monsay

La terrible réalité des migrants

Pour raconter le réel des migrants, les sept cercles de l’enfer qu’il leur faut traverser, le premier long-métrage de Guillaume Renusson emprunte plusieurs genres, du drame intime au thriller survivaliste en passant par le western dans la neige. Au cœur des Survivants, il y a le portrait de deux endeuillés, l’un aspirant à mourir, l’autre résolue à vivre. Leur rencontre changeant forcément leur vision du monde et des êtres. Poursuivis comme du vulgaire gibier, ces deux-là se heurtent au racisme, à la violence ordinaire de ces êtres abjects qui disent : « On est chez nous », et envisagent ce mantra comme un permis de tuer. Les images tournées en pleine montagne en hiver des deux corps luttant dans la neige pour avancer et passer de l’autre côté sont saisissantes. Ces corps, ces âmes, ce sont deux acteurs impressionnants, dont le souffle et les yeux en disent bien plus long que tous les discours. Zar Amir Ebrahimi, Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2022 pour son rôle dans Les Nuits de Mashhad, à la fois ancrée et inquiète, sans cesse en mouvement, incarne dans sa chair la douleur de l’exil. Cette actrice iranienne a fui la censure et les menaces d’emprisonnement dans son pays et vit en France depuis une dizaine d'années. Sa force inouïe transperce l’écran, et, lorsque son personnage parle de son passé, pourtant perdu, son visage s’illumine comme pour dire la rémanence de la beauté. Denis Ménochet, une nouvelle fois impressionnant, bouscule sa grande carcasse fracassée de l’intérieur, il porte en lui l’ambivalence de cette enveloppe de titan cachant un cœur brisé. Lorsqu’il pose sa grosse main sur le corps tremblant de sa partenaire, pour la réchauffer au cours d’un plan-séquence de treize minutes, l'émotion est palpable. Les Survivants respecte l’intelligence du spectateur et jamais le fond ne prend le pas sur la forme. Pourtant, ce que dit ce beau film haletant, c’est qu’en aidant quelqu’un, parce qu’il le faut, parce que c’est indiscutable, il n’est pas impossible que cette personne vous sauve la vie. Le décor à la fois hostile et majestueux des Alpes italiennes, la mise en scène tendue qui tient le spectateur en haleine, et la puissance des acteurs font de ce premier film, un thriller d’actualité particulièrement réussi.

Les survivants est à voir ici pour 4 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

Publié dans replay

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Un polar romanesque et comique

Publié le par Michel Monsay

Un polar romanesque et comique

De livre en livre depuis quarante ans, et de nouveau dans son dix-huitième paru en 2020, Vie de Gérard Fulmard, Jean Echenoz a l'art de s’amuser avec des genres et leurs codes, polar, roman d’aventure, d’espionnage, etc. sans tomber dans la parodie. De jouer les nonchalants avec des phrases à l’admirable rigueur rythmique, de se faire le héraut d’une littérature ludique mais qui ne renonce pas au romanesque, et qui ne traite son intrigue ni ses personnages par-dessus la jambe. Mais aussi d’appartenir à la catégorie des écrivains minimalistes, tout en alignant les phrases dont la sobriété se refuse rarement une cabriole stylistique, une blague ou une description surprenante. D’avoir, enfin, fait de la distance, qui tient le trop-plein et le pathos à l’écart, la condition même de sa proximité avec les lecteurs. Au-delà de l'enchaînement rocambolesque autant qu’implacable de rencontres et de circonstances dont est victime l'antihéros de ce roman noir, il y a la phrase de Jean Echenoz, sa minutie désinvolte, ses télescopages entre le soutenu et le trivial, son sens comique, qui sanctionne et célèbre dans un éclat de rire l’absurdité du monde à travers les déboires de son pauvre héros. Vie de Gérard Fulmard est une histoire d’échecs successifs, accomplis par un homme qui n’a pas le choix. Sur le chemin de son personnage, le romancier place des ­politiciens sans convictions ni scrupules, des femmes plus ou moins fatales, un psychiatre douteux, des menteurs et manipulateurs de tous poils,... L'écriture est riche. Echenoz se balade dans le style comme un sportif de haut niveau. De l'encyclopédie commentée au roman noir stylisé, en passant par le burlesque bien maîtrisé, il ose tout, semant ici et là des clins d'œil sous forme d'adresses directes au lecteur, le faisant se sentir délicieusement complice. L'air de rien, il balance une peinture de notre société sans presque rien omettre : les réseaux sociaux, la vaine mécanique de la machine politique montée en boucle sur elle-même, les dérèglements climatiques, la solitude des hommes, la misère sexuelle … Un monde essentiellement aspiré par le vide. Ce très bon dix-huitième roman du lauréat du Goncourt 1999 pour Je m'en vais, navigue avec souplesse entre drôlerie et mélancolie. 

Publié dans Livres

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Un ambitieux polar politique, social et romantique

Publié le par Michel Monsay

Un ambitieux polar politique, social et romantique

Sylvain Desclous observe à la loupe les comportements humains, la conquête du pouvoir, le sens des valeurs, les petits arrangements avec le réel. Fourmillant de détails et notations justes, le scénario est aussi glaçant que remarquable. Le réalisateur le cosigne avec Pierre Erwan Guillaume, qui a travaillé notamment avec Solveig Anspach et Tonie Marshall. Sylvain Desclous nous passionne avec ce thriller sur l’ambition féminine en terrain de plus en plus ennemi. De grandes espérances se déploie à la fois comme une chronique sur les débuts en politique d’une idéaliste et un drame policier où un amour tourne au combat social et à la haine, à cause de la lâcheté d’un homme, Benjamin Lavernhe, impressionnant en fils à papa sans envergure. Comme en miroir, l'excellent et trop rare Marc Barbé, acteur doté d'une impressionnante présence magnétique, donne au père de l'héroïne le visage buriné et le regard clair d’un milieu modeste sur lequel on peut toujours compter. Rebecca Marder apporte une présence formidable au personnage central, délicatement fiévreuse, elle est aussi solide dans les scènes de représentation politique que fragile dans les moments d’intimité. Ce faisant, entre coup de force romanesque et point de vue documenté sur le milieu politique, Sylvain Desclous ajoute une pierre à un cinéma français qui semble, depuis une dizaine d’années, avec plus ou moins de réussite, vouloir combler son retard sur le cinéma hollywoodien (lequel a entre-temps démissionné sur le sujet) dans la représentation du monde politique.  Son film se situe dans le sillage du remarquable L’Exercice de l’Etat (2011), de Pierre Schoeller, ou d’Alice et le maire (2019), de Nicolas Pariser. Ces trois regards parmi les plus subtils portés sur le milieu, qui se dispensent de la charge facile, savent ne pas s’interdire l’embardée de l’imaginaire et posent de manière complexe la question, que l’on voudrait croire moins douloureuse qu’elle ne le paraît, de l’idéal et de la probité en politique. Sylvain Desclous met en scène un film ambigu qui, à sa manière, jamais didactique, témoigne parfaitement du climat social et idéologique de notre époque.

De grandes espérances est à voir ici pour 4,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie

Publié le par Michel Monsay

Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie

C‘est un plafond qui a fait hausser les yeux au ciel. En 1964, quand l’Opéra Garnier lève le rideau sur la nouvelle voûte colorée de 220 mètres carrés que lui a offerte Marc Chagall, Paris bruisse de la rumeur du scandale. Et la presse se déchaîne contre cette intrusion de l’art moderne au cœur du bâtiment second Empire aux rondeurs pâtissières. Soixante ans plus tard, les outrances de la polémique feraient presque sourire, quand on parcourt les coupures de presse jaunies exhumées par le Centre Pompidou dans l'exposition Chagall à l'œuvre, alors même que le fameux plafond chatoyant est devenu un incontournable du patrimoine parisien. De récentes donations des petites-filles de Chagall permettent de découvrir la genèse de cette coupole à la féerie colorée, dévoilée à travers une farandole de maquettes et de dessins préparatoires à la gouache, à l'encre, aux pastels et aux crayons de couleur où la fresque circulaire prend forme sous nos yeux, juxtaposant les chromos d’un Paris de carte postale (tour Eiffel, Arc de triomphe, Sacré-Cœur…) et le panthéon musical de l’artiste (Bizet, Verdi ou Beethoven). « Il faut faire chanter le dessin par la couleur », disait ce mélomane, qui élabora son œuvre monumentale au son de La Flûte enchantée. Cent vingt-sept dessins et collages chatoyants, cinq céramiques et sept sculptures composent cette très belle exposition, qui synthétise l'univers de cet immense artiste, empreint de poésie enfantine et de mythologie personnelle où se croisent folklores juif et slave. À l’entrée de l’exposition, notre regard est happé par des dizaines de superbes dessins : ceux des costumes réalisés pour une production de L'Oiseau de feu donnée par le Ballet Theatre de New York en 1944. La mélodie du pinceau, les notes qui dansent sur la toile, voilà le souffle musical qui anime l’œuvre de Chagall. Une musique qui l’inspire, le guide et le pousse à explorer de nouvelles voies visuelles. Sa peinture fusionne avec la danse elle-même, intégrant les mouvements des danseurs dans les plis des tissus, les éclats de couleur dans les mouvements chorégraphiques, dans une symphonie visuelle époustouflante. Tel un chef d’orchestre visionnaire, Chagall imagine des rythmes colorés, mêlant les arts dans des harmonies géométriques déclinées en une infinité de nuances. Sculpture, céramique, collage, peu importe le medium, tant que le voyage est si beau et si inspirant.

Chagall à l'œuvre est à voir au Centre Pompidou jusqu'au 26 février 2024, en voici quelques exemples :

Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie
Une passionnante plongée dans l'atelier d'un génie

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Remarquable fresque tragique sur la cupidité humaine

Publié le par Michel Monsay

Remarquable fresque tragique sur la cupidité humaine

Killers of the Flower Moon est l'adaptation du livre de David Grann revenant sur la série de meurtres dont a été victime la communauté Osage dans les années 1920 en Oklahoma. Martin Scorsese y réunit pour la première fois derrière sa caméra ses deux grands acteurs fétiches, Robert De Niro et Leonardo DiCaprio, autour de l'impressionnante Lily Gladstone, le cœur émotionnel du film . À 80 ans, Martin Scorsese livre une œuvre poignante jonglant entre le polar, le western romantique, la tragédie horrifique, la fresque historique et le devoir de mémoire. Killers of the Flower Moon met en lumière le peuple Osage et le sort des stéréotypes, dont toutes les tribus indiennes ont été victimes historiquement et cinématographiquement parlant, pour les laisser raconter leur propre histoire. L'immense cinéaste explore ainsi la disparition d’une culture, voire son invisibilisation au fil des décennies, avec une incroyable ambition. Parallèlement, quand il filme l'extinction commanditée des Osage, il semble conter aussi l'extinction d'une forme de cinéma, celui qu’il veut préserver à tout prix des dérives hollywoodiennes. Car oui, le cinéma a cédé aux sirènes de l'argent, les grands studios préférant compiler les œuvres sans saveur plutôt que de prendre le risque qu'elles ne soient pas hyper rentables. Avec Killers of the Flower Moon, reposant sur une narration à l'opposé des préférences du grand public, Martin Scorsese prend tous les risques. Il déploie une fresque criminelle épique, violente, mais surtout amère et funèbre sur la cupidité et la cruauté humaine, en nous rappelant que le cinéma est un art et non une industrie d'abêtissement collectif. Robert De Niro, qui livre une grande performance, et Leonardo DiCaprio sculptent de leurs visages des masques grimaçants pour croquer toute l’ignoble cupidité de leurs caractères. Par contraste, Lily Gladstone, impériale, arbore une expression minérale, juste zébrée d'éclairs d'amour, de peur ou de dégoût. C’est sur les épaules de cette splendide figure féminine que repose Killers of the Flower Moon, Scorsese dénichant dans son regard silencieux et mélancolique le révélateur des terribles exactions dont sa communauté est victime, en miroir du massacre des populations autochtones sur lequel s’est construit l'Amérique.

Ci-dessous trois bandes-annonces différentes et complémentaires :

Publié dans Films

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