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Un film sensoriel sur l’apprentissage du collectif face à une catastrophe climatique

Publié le par Michel Monsay

Un film sensoriel sur l’apprentissage du collectif face à une catastrophe climatique

De décors fabuleux (forêts immenses, ville semi-engloutie d’une beauté saisissante, sculptures géantes abandonnées au beau milieu des paysages, montagnes et perspectives vertigineuses) en rencontres fantastiques (entre autres, une inoubliable et étrange baleine à crêtes), Flow offre une ode hypnotique à la nature, dans sa toute-puissance ambiguë, création et destruction. Mais aussi une fable touchante sur le rapport à l’autre, le bonheur et la nécessité d’apprendre à vivre ensemble. Le réalisateur letton Gints Zilbalodis, artiste surdoué d’à peine 30 ans, après un premier film en 2020, Ailleurs, entièrement créé en solitaire, de l’animation à la musique originale devant un simple ordinateur, collabore désormais avec une équipe de jeunes animateurs, entre la France, la Lettonie et la Belgique. On retrouve ici sa passion pour les univers oniriques somptueusement inquiétants et l’influence de l'immense Hayao Miyazaki. Œuvre sans paroles, Flow n’est pas muet pour autant. Voyage bruissant, il est porté par une bande-son à la fois épique et contemplative. Il faut saluer la restitution très réaliste des mouvements des animaux. On admirera aussi le niveau de détail avec lequel sont représentés les feuillages ou les prairies fleuries, chaque brise de vent permettant le mouvement de secteurs entiers, sans parler de l'inexorable montée des eaux qui submerge tout sur son passage. Gints Zilbalodis se place dans une optique diamétralement opposée à celle qui règle normalement les rapports entre animation et animaux, à savoir un anthropomorphisme simplificateur qui s’échine à gommer les différences entre eux et les humains. Il nous fait ressentir la course, les chocs, chutes, sauts, contacts de l’animal à travers des mouvements de caméra avant, arrière, circulaire ou aérienne. Le cinéaste letton signe un film d'animation impressionnant, où mis à part le pelage des bêtes le reste est sublime et, à travers ces animaux, un portrait de notre humanité.

Publié dans Films

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Saisissant portrait universel et intemporel de la condition des femmes quel que soit leur rang dans la société

Publié le par Michel Monsay

Saisissant portrait universel et intemporel de la condition des femmes quel que soit leur rang dans la société

Sujet fondamental et traumatique de l’Histoire britannique, annonciatrice de l’unité du royaume, le destin de Marie Stuart a l’étoffe d’une tragédie de son contemporain William Shakespeare. Adaptation de la biographie de Marie Stuart par l’historien britannique John Guy II, Marie Stuart, reine d’Écosse de Josie Rourke, dont c'est le premier film, dévoile la complexité du règne de la souveraine, en soignant une splendide reconstitution de l’époque élisabéthaine. Ce qui intéresse Josie Rourke, c’est la place de ces femmes couronnées, fortes, déterminées, mais isolées, étouffées, manipulées par un marigot de conseillers et de conspirateurs exclusivement masculins. Voilà ce qui rassemble Marie Stuart la veuve catholique, monarque inattendue bousculant l’ordre établi, magnifiquement interprétée par Saoirse Ronan, et Élisabeth I la protestante, reine sans mari, sans enfant, défigurée par la variole et ravagée par l’idée de voir sa cousine s’imposer dans la succession. Au-delà de son talent, la pureté singulière du visage de Saoirse Ronan incarne bien la beauté sauvage de l’Écosse, et contraste avec la violence de son destin. Depuis quelque temps, le féminisme a tendance, et c’est heureux, à se réapproprier l’Histoire. Josie Rourke, première femme à avoir dirigé une grande institution théâtrale londonienne, le Donmar Warehouse, ne cède pas à la facilité d’un énième portrait de Marie Stuart en reine martyre, pas plus qu’elle ne fait d’Elizabeth I, sa cousine et rivale, un impitoyable bourreau. Plutôt que sur leur affrontement, elle insiste sur la gémellité de leurs destins de souveraines, toutes deux maudites d’avoir accédé au trône avec le mauvais sexe. Leur unique scène en commun résume bien l’esprit de ce film visuellement splendide, dont la mise en scène de Josie Rourke, qui vient du théâtre, contient un vrai sens de la scénographie et de l'espace . Au milieu de nulle part, traquée par ses ennemis, Marie, diaphane et fière dans son dénuement, demande de l’aide à Elisabeth. Puissante mais vulnérable, celle-ci apparaît en collerette dentelée et perruque fauve, les lèvres rouge sang comme des plaies ouvertes sur un visage de craie, plus clown triste que Reine de cœur. Au lieu du duel de rousses attendu, cette rencontre s’impose comme un sommet d’émotion et dit l’impossibilité tragique d’une solidarité féminine au faîte du pouvoir. Cernées par l’ambition criminelle des hommes de leur cour, les deux femmes n’ont, pour garder leur trône, pas d’autre choix que de gouverner à la façon des mâles dominants. Un beau premier film qui fait d’une tête couronnée une héroïne certes sacrifiée, mais batailleuse, vaillante et très touchante.

Marie Stuart, reine d'Écosse est à voir ici pour 2,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Une immersion totale dans les différents univers de cette passionnante expression artistique

Publié le par Michel Monsay

Une immersion totale dans les différents univers de cette passionnante expression artistique

Jamais la bande dessinée n’avait été célébrée de la sorte par une grande institution culturelle. Il manquait un événement global, mêlant patrimoine et création contemporaine, le Centre Pompidou l'a proposé à travers cette très belle exposition qui vient de se terminer. L'exposition principale couvrait l'histoire de la BD de 1964 à nos jours avec tous les maîtres du 9ème art, et à la bibliothèque publique d'information du Centre, Corto Maltese était à l'honneur sous l’angle de sa dimension romanesque, et c'était tout simplement magnifique. Riche de 750 œuvres, réunissant 130 artistes issus du Japon, des États-Unis et d’Europe, les trois territoires majeurs de la bande dessinée, la rétrospective a traversé avec brio soixante ans de création à travers 12 thématiques. Entre planches originales, œuvres numériques, carnets, documents et créations murales inédites, la rétrospective a offert une large variété de supports. Initier une rétrospective historique de la BD en 1964, traduit l’ambition de mettre en lumière le foisonnement et l’effervescence d’une production marquée par la libération des carcans graphiques et narratifs qui permit l’entrée du médium dans l’âge adulte. Une époque où l’insolence du propos et la provocation ont permis l’avènement d’un art tourné davantage vers le réel et l’introspection, thèmes qui irriguent largement la création contemporaine. 1964, c’est aussi la sortie de Barbarella, premier roman graphique, la création de la revue underground Garo au Japon et aussi l'invention du terme de neuvième art. Véritable caverne d’Ali Baba, cette exposition présente autant des couvertures de Hara-Kiri réalisées par Fred, journal à l’humour explosif qui sut aussi explorer une poésie de l’absurde, que des planches et dessins de Tardi, Enki Bilal, Art Spiegelman, Moebius, Nicolas de Crécy, Joann Sfar, et bien d'autres. Cerise sur le gâteau, à la BPI du Centre, l'exposition consacrée à Corto Maltese éblouit par la beauté des dessins et peintures d'Hugo Pratt, son créateur. Ce génie de la BD se définissait comme un écrivain qui dessine, ou comme un dessinateur qui écrit. Pour lui, dans la bande dessinée, textes et images allaient de pair. S’il est marqué par le cinéma d’aventure, Hugo Pratt était aussi épris des classiques littéraires du genre : ceux de Stevenson, Joseph Conrad, Herman Melville, Emilio Salgari, Dos Passos, Hemingway, Borges, Kipling…  Curieux et voyageur, le dessinateur ne pouvait visiter une ville sans se rendre dans les librairies à la recherche de sources pour ses écrits. Preuve de son imprégnation littéraire, on croise des écrivains dans les aventures de Corto Maltese : Jack London, mais aussi Henry de Monfreid, Gabriele d’Annunzio… Don Quichotte ou les récits d’Arthur Rimbaud sont carrément cités et des œuvres comme Le petit prince ou À la recherche du temps perdu sont représentées. On l’oublie parfois tant ses livres sont devenus emblématiques, mais voir des planches de BD d’Hugo Pratt procure un ressenti immédiat, physique. On ne peut être que bluffé par la grâce des aquarelles et le pouvoir évocateur propice à la rêverie de ses coups de crayon. Son œuvre permet de découvrir des valeurs, des cultures différentes abordées avec respect, elle peut donner aussi envie d’aller vers l’autre. Se plonger dans le monde de Corto Maltese donne toujours envie de partir en voyage, pas seulement physique, mais aussi mental. Avec un représentant comme Hugo Pratt, parti trop tôt en 1995 à l'âge de 68 ans, et les créateurs présents dans la grande exposition évoquée en premier, la bande dessinée est plus que jamais un art majeur.

À défaut d'avoir pu voir cette ces deux très belles expositions, en voici un large aperçu :

Une immersion totale dans les différents univers de cette passionnante expression artistique
Une immersion totale dans les différents univers de cette passionnante expression artistique
Une immersion totale dans les différents univers de cette passionnante expression artistique
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Portrait solaire et sensuel d'un duo passionné

Publié le par Michel Monsay

Portrait solaire et sensuel d'un duo passionné

Après Séraphine, César du meilleur film 2009, Martin Provost revient à la peinture avec Pierre Bonnard, rare artiste à avoir vécu de son art, et sa muse, Marthe de Méligny. Le premier souvenir que laisse Bonnard, Pierre et Marthe est sa lumière. Partagé entre Paris, la Normandie et la Côte-d'Azur, le film se déroule pour beaucoup au Cannet où la lumière y est changeante, avec une impression solaire dominante. Martin Provost ne pensait pas revenir à un sujet ayant trait à la peinture après Séraphine, c’est la proximité de sa maison durant le confinement avec celle où le peintre et sa muse habitaient qui l'a poussé à creuser le sujet. Le réalisateur capte avec bonheur son sujet, grâce notamment à une lumineuse Cécile de France au diapason de Marthe de Méligny, de son vrai nom Maria Boursin, en quête de reconnaissance avec cette particule inventée. Entre Pierre et Marthe, c’est cette dernière qui intéresse Martin Provost, plus que le peintre. Leur relation tumultueuse aussi, où s'invite une maîtresse intrusive et s'affirme la forte personnalité de Marthe. Le cinéaste filme une femme indépendante et libérée qui trouve dans l’amour de Bonnard cette reconnaissance désirée qui l’élève dans la société, mais aussi personnellement, dans la passion qui les unira pendant cinquante ans. Solaire, la mise en scène devient sensuelle, le sexe étant cardinal dans leur relation. Un érotisme raffiné parcourt le film, reflet des nus prédominants chez Bonnard en 1893. Traversé par des interrogations très actuelles sur la condition féminine, cette chronique attentive d’une union célèbre l’art sans l’idéaliser. Celui qu’on appelle d’une manière un peu simplificatrice « le peintre du bonheur » est un solitaire dont le génie coloriste se double d’une exigence inlassable, inflexible. L’art implique des sacrifices : avec les Bonnard, Martin Provost nous parle d’une vie à deux où la peinture a pu prendre toute la place, un ménage à trois avec la création, offrant l’émerveillement en retour. Une histoire d’amour donnée à partager comme une éternelle source d’inspiration.

Bonnard, Pierre et Marthe est à voir ici pour 2,99 € en location ou sur toute plateforme de VOD.

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Ce n'est plus le pays de Mickey mais de Donald ... Au secours !

Publié le par Michel Monsay

Ce n'est plus le pays de Mickey mais de Donald ... Au secours !
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Ce n'est plus le pays de Mickey mais de Donald ... Au secours !
Ce n'est plus le pays de Mickey mais de Donald ... Au secours !

Publié dans Chroniques

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Fascinante comédie romantique intense, folle et imprévisible

Publié le par Michel Monsay

Fascinante comédie romantique intense, folle et imprévisible

Avec Anora, Palme d’or au Festival de Cannes, Sean Baker nous entraîne dans une odyssée sentimentale à travers les marges étincelantes de l’Amérique, où se mêlent l’amour et la fureur, les éclats de rire et les larmes. Sean Baker, cinéaste américain de 53 ans, s’intéresse depuis le début des années 2000 aux marginaux, dépeignant avec tendresse les personnages de la face cachée de l’Amérique. La beauté de ces œuvres réside dans le traitement humaniste de ses protagonistes, qu’ils soient migrants échoués, pauvres en galère, transsexuels, toxicomanes ou prostituées, et ce, loin de tout misérabilisme. En adoptant leur point de vue, Sean Baker aborde avant tout des déceptions sentimentales et des rêves de contes de fées, tout en explorant les enjeux de déclassement social. Visuellement, il équilibre les éléments sordides et scintillants, mettant face à face deux facettes de la société américaine. Dans Anora, il pousse encore plus loin les curseurs. La comédie est hilarante, la romance bouleversante, et le parcours de l'héroïne fascine. Il ne juge personne et favorise immédiatement l’empathie, respectant la complexité des personnages et creusant les clichés pour révéler leur humanité. Cette approche authentique passe par un juste équilibre entre l’humour et le drame, offrant de véritables moments de comédie. Inattendue, émouvante, qui survient par pointillés, cette comédie romantique déconstruit magistralement le rêve américain. Drôle et féroce, et c’est la prouesse du film, Sean Baker n’en oublie pas la violence, la tristesse de ces corps épuisés, sommés de se vendre pour s’acheter une place dans ce monde. Le film est porté par l’énergie d’un casting brillant qui donne tout, avec à sa tête une révélation, Mikey Madison, prodigieuse dans le costume d'Anora, révélant une créativité stupéfiante pour la facétie qui n'a d'égale que l'émotion qu'elle peut dégager dans les scènes les plus dramatiques. Citons aussi Mark Eydelshteyn, sorte de Timothée Chalamet burlesque et Yuri Borisov, droopy hilarant, que l'on avait beaucoup aimé dans Compartiment n°6. Anora donne un coup de projecteur bienvenu sur le cinéma indépendant américain qui connaît actuellement quelques difficultés. Ce conte de fées des temps modernes tout en énergie survoltée, entre Scorsese et les frères Coen, mâtiné de thriller et de comédie, est aussi une satire puissante du capitalisme.

Publié dans Films

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Le courage d'une étudiante iranienne

Publié le par Michel Monsay

Le courage d'une étudiante iranienne
Le courage d'une étudiante iranienne
Le courage d'une étudiante iranienne
Le courage d'une étudiante iranienne
Le courage d'une étudiante iranienne
Le courage d'une étudiante iranienne
Le courage d'une étudiante iranienne

Après que des agents de sécurité l’ont harcelée au sujet de son foulard, une étudiante de Téhéran s’est déshabillée en signe de protestation avant de marcher en culotte et en soutien-gorge dans le campus. Une image de résistance qui secoue le pays et suscite l'admiration des femmes iraniennes. La jeune étudiante a été arrêtée. Que ce soit en Iran ou en Afghanistan, l'oppression contre les femmes ne faiblit pas.

Publié dans Chroniques

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Le beau langage viscéral et aquatique de la chorégraphe Blanca Li

Publié le par Michel Monsay

Le beau langage viscéral et aquatique de la chorégraphe Blanca Li

En 2023, Blanca Li mettait en scène Didon et Énée que le chef d’orchestre William Christie dirigeait avec son ensemble des Arts Florissants. Nommée cette année à la présidence de la Villette, la chorégraphe espagnole, qui a aussi bien travaillé avec Pedro Almodovar ou Daft Punk que Jean-Paul Gaultier et Beyoncé, a décidé de créer un an plus tard, une chorégraphie inspirée de cet opéra. Après Dijon, Arcachon, plusieurs villes espagnoles, Didon et Énée poursuit sa route après s'être arrêté quelques jours à l'espace chapiteaux de La Villette à Paris. Un corps à corps magnifique avec la musique et les émotions qu’elle dégage et qui irradie le corps des danseurs sur un plateau noir aquatique. Didon et Énée est une des œuvres les plus poignantes du répertoire baroque, racontant l'amour sincère mais tragique entre Didon, reine de Carthage, et Énée, futur fondateur de Rome. Blanca Li réinvente ce récit en créant un spectacle qui transcende les époques et mêle les styles entre classique, contemporain, hip-hop, ou poses fluides héritées de Pina Bausch. À l’ouverture, les dix danseurs se tiennent côte à côte dans un rectangle de lumière. Ils semblent jouer de la musique, instruments invisibles, mains qui tirent l’archet ou tiennent la flûte et c’est ainsi, musiquant en silence, que la spirale de Purcell prend leurs corps. Elle va les habiter d’un bout à l’autre de la pièce, et la matière de leurs dix corps différemment utilisés, va modeler et donner à voir tout l’univers de ce drame. Blanca Li semble s’être donné pour règle que la danse respire la musique : les corps se vrillent, s’élancent, se spiralent pris par cette rythmique particulière à Purcell, et la chorégraphe les assemble en ligne, en cercles, en diagonales. Quelques lignes de danseurs joliment arrangés en frise grecque donnent, ici et là, la note antique. D’autres, assemblés en étranges et monstrueuses pyramides, donnent corps aux sorcières. Didon, on le sait, est reine de Carthage, aux rivages baignés par les flots. Son amant Énée la quittera par la mer. L’eau est le seul accessoire que Blanca Li se permet. Peu après le premier tableau, la scène est arrosée et les danseurs vont une heure de rang évoluer dans des figures qui mêlent magnifiquement les glissades et les éclaboussures à la danse. Un spectacle très visuel pour illustrer le seul et très bel opéra de Henry Purcell, datant de 1689, où la subtile beauté des lumières en clair-obscur fait merveille, où l’eau miroite sensuellement sur scène, et où la grande qualité des dix interprètes nous emporte.

Didon et Énée est à voir le 13 février à Garges les Gonesse, le 19 mars à Saint-Germain en Laye.

Le beau langage viscéral et aquatique de la chorégraphe Blanca Li
Le beau langage viscéral et aquatique de la chorégraphe Blanca Li
Le beau langage viscéral et aquatique de la chorégraphe Blanca Li
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Le beau langage viscéral et aquatique de la chorégraphe Blanca Li

Publié dans Spectacles

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L’élégance du conte, la précision du film noir et la poésie singulière d'Alain Guiraudie

Publié le par Michel Monsay

L’élégance du conte, la précision du film noir et la poésie singulière d'Alain Guiraudie

Les films d’Alain Guiraudie ont l’élégance, depuis ses débuts, d’être des échappées. Des films qui regardent de travers le monde, les gens, les sentiments. Miséricorde ne déroge pas à la règle mais il prend le cinéma de Guiraudie lui-même de travers. Là où d’ordinaire, le cinéaste filme la campagne verdoyante, le soleil qui écrase les corps, les couleurs qui éclatent, ce nouvel opus est un film d’automne, un vrai. Magnifiée par le travail de l'excellente chef opératrice Claire Mathon, cette nature sur le point de mourir devient le décor à la fois oppressant et doux d’un film comme un conte. En quelques plans, avec un vrai sens du détail, Alain Guiraudie nous donne à voir un monde qui a vieilli, un endroit qui a été mais n’est plus. Il filme aussi une menace invisible, le sentiment que quelque chose se dérègle et va mal finir. Quelque chose de la mort et du désir circule entre tous les personnages et fait monter la tension. Surtout, Alain Guiraudie nous déroute car il ne nous donne pas exactement ce que l’on attend de son cinéma. Il joue avec nous, à la manière d’un Hitchcock, créant un suspense qui tient autant du récit que de ce que nous imaginons des routes qu’il pourrait prendre, et s'ingénie à cultiver l'ambiguïté tant sur le fond que sur la forme. Il nous convie à une sorte de conte forestier irrigué par le désir, la jalousie et les secrets. Un écosystème où le bizarre fait naître le rire et la gravité, parfois en même temps. Un film qui déploie sa richesse entre deux chasses aux champignons, et interroge quelques règles morales établies, notamment sur la question de la culpabilité, du remords, du pardon mais aussi sur jusqu'où peut aller l'amour du prochain. Cinéaste inclassable, Alain Guiraudie (L'inconnu du lac, Rester vertical, Viens je t'emmène) plébiscite les fictions libertaires où il met en scène des protagonistes aux prises avec le tumulte de leurs désirs et de leurs pulsions inavouables. Contrairement à L’Inconnu du lac, qui jouait d’une sexualité explicite, Miséricorde reste au seuil d’une libido qui semble surtout appartenir au passé, endormie sous les habitudes rurales et les structures familiales, mais susceptible quand même de remonter à la surface. Alain Guiraudie opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, dans une mise en scène impeccable qui alterne entre la majesté imperturbable des plans larges et la troublante proximité des visages, le tout remarquablement interprété par l’ensemble des comédiens.

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Passionnante traversée du surréalisme dans les arts

Publié le par Michel Monsay

Passionnante traversée du surréalisme dans les arts

Avec près de 500 œuvres et documents, l'exposition Surréalisme au Centre Pompidou retrace plus de quarante années d’une exceptionnelle effervescence créative autour du surréalisme dans la peinture, la sculpture, la photographie mais aussi dans la littérature et le cinéma. Dans sa scénographie, l’exposition s’est inspirée des expositions historiques du surréalisme et de leur volonté d’émerveiller, faisant même appel à un magicien pour créer dès l’entrée une atmosphère onirique. De plus, Surréalisme montre enfin ces artistes femmes comme Léonora Carrington, Dorothea Tanning, Dora Maar et Léonor Fini qui, elles aussi, ont pris part au mouvement en créant de très belles œuvres. Il y a vingt-deux ans, lors du dernier accrochage consacré au mouvement, seules trois œuvres signées par des femmes y étaient alors exposées. Dès l'entrée de l'exposition, le Centre Pompidou nous plonge dans cet univers fantasque, bizarre, coloré, parfois drôle, parfois dérangeant, parfois poétique. Le long d’un parcours en spirale, treize chapitres se suivent, chacun défini par un thème (forêts, nuit…), un nom (Alice, Mélusine…) ou une notion (rêve, érotisme, cosmos…). Toute la diversité de l'art surréaliste est représentée pour les 100 ans du mouvement à travers ses plus grands artistes : Salvador Dali, Max Ernst, René Magritte, Giorgio de Chirico, Victor Brauner,... et les femmes citées précédemment. Ils font, de façons très diverses et changeantes, surgir des formes, des figures et des espaces tels qu’on n’en avait jamais vu auparavant, et continuent à dérouter et à magnétiser le regard des décennies plus tard. Ces artistes ont détourné les procédés habituels de la représentation picturale pour donner à voir ce qui n’existe que dans les songes, ils ont ouvert des territoires immenses et inventé des mondes, qu’ils ont arpentés jusqu’à leur mort. Pour se délecter de cette impressionnante exposition, il faut d’abord franchir les portes de l’Enfer, du nom du cabaret situé boulevard de Clichy, à Paris, où les surréalistes aimaient parfois se retrouver. Il avait pour façade la gigantesque gueule ouverte d’un monstre aux dents acérées, reproduite pour l’occasion. On ressort de Surréalisme avec le tournis tant la révolution orchestrée par les surréalistes a touché toutes les disciplines, générant à travers le monde une extraordinaire diversité de styles et de techniques. On réalise combien ce mouvement ouvert aux femmes, antitotalitaire et anticolonialiste, qui mettait sur un pied d’égalité cultures occidentales et non européennes, résonne encore avec notre époque.

Surréalisme est à voir au Centre Pompidou jusqu'au 13 janvier.

Passionnante traversée du surréalisme dans les arts
Passionnante traversée du surréalisme dans les arts
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