Que justice soit faite
Ce dessin de Chapatte en dit long. Que tous ces soi-disant hommes d'église soient jugés pour leur crime et que l’Église entame une réforme dont elle a besoin depuis bien longtemps. 216 000 personnes aujourd’hui majeures auraient été agressées par un prêtre ou autre responsable religieux alors qu’elles étaient mineures. Le chiffre monte à 330 000 si l’on inclut les victimes de laïcs liés à l’Église catholique (catéchistes, encadrants scolaires ou de mouvements de jeunes, etc.). Depuis 1950, entre 2 900 et 3 200 prêtres, diacres et religieux nommément connus ont, de manière établie, infligé des violences sexuelles à des mineurs (très majoritairement) ou à des majeurs vulnérables (principalement des religieuses, mais aussi des séminaristes). Jusqu’aux années 2000, l’Église a manifesté une indifférence complète et même cruelle à l’égard des personnes ayant subi des agressions. Et très souvent, a préféré se protéger du scandale que protéger les victimes. En les incitant au silence. En niant leur parole. En isolant les agresseurs plutôt que de les juger. En les déplaçant géographiquement plutôt que de les sanctionner. Jusque dans les années 1990, l’Église a majoritairement traité ces affaires sur le mode de la dissimulation. Parfois, on déplaçait simplement un prêtre d’une école à une autre, à 20 kilomètres de là. « II faut se départir de l’idée que les violences sexuelles de l’Église ont été éradiquées, que le problème est derrière nous », a insisté le président de la commission, Jean-Marc Sauvé, en soulignant que si les violences ont diminué entre 1970 et 1990, elles ont cessé de décroître depuis. « Messieurs, vous êtes une honte pour notre humanité. Vous devez payer pour tous ces crimes. », tels sont les mots prononcés par l'une des victimes. C'est le minimum que l'on pourrait faire pour rendre justice aux 330 000 victimes. Rappelons que ces crimes ont été commis dans une institution censée promouvoir la dignité humaine et la protection des plus vulnérables. Quelle abomination !