Plongée tragique dans le désœuvrement d’une jeunesse déboussolée
Cette plongée dans un fait divers sordide met en lumière le racisme qui gangrène une petite communauté au Nord-Ouest du Canada, les dysfonctionnements des services sociaux, le désœuvrement d’une jeunesse dont les héros sont des criminels, capables d’une violence inouïe autant psychologique que physique. Dans la flopée de fictions basées sur de vraies affaires, Under The Bridge fait mouche en misant sur l’humain et sans céder au sensationnalisme. Il y a bien un suspense dans cette minisérie, un doute sur l’identité des meurtriers. Mais il reste à l’arrière-plan. La série est avant tout la description d’une jeunesse oubliée, qui bascule dans la violence. Under the Bridge porte un regard émouvant, d’une infinie mélancolie, sur cette tragédie. En sous-texte, elle glisse une critique des ratés du système de protection des mineurs canadien et d’une justice partiale. La réussite de cette minisérie, qui se distingue du tout-venant des affaires criminelles inspirées de faits réels, vient de la sobriété de la mise en scène et du talent des actrices, adultes et jeunes, notamment les performances en miroir de Lily Gladstone (Golden Globe de la meilleure actrice pour Killers Of The Flower Moon de Martin Scorsese) et de la trop rare Riley Keough, la petite fille d'Elvis Presley, l’une flic mélancolique qui a été adoptée durant son enfance, l’autre auteure hantée par un événement passé. Les regarder évoluer, s’approcher, se séparer, donne une épaisseur supplémentaire à cette mini-série sensible et passionnante qui décortique avec véracité les mécaniques de l'adolescence, avec ses amitiés et ses pressions de groupe qui peuvent mener au pire.
Under the bridge est à voir ici sur Disney + pour 5,99€ avec pub ou 9,99 € sans pub, un mois d'abonnement résiliable à tout moment.