Quatre magnifiques performances
Dans la continuité des Jeux olympiques, les Jeux paralympiques sont un vrai succès, de par l'affluence et l’enthousiasme des spectateurs dans les tribunes, mais surtout par les performances exceptionnelles des athlètes, que que soit leur handicap. Une découverte pour beaucoup, qui ne peut que laisser admiratif. Les athlètes français sont au rendez-vous depuis le début des épreuves, et ce week-end quatre d'entre eux sont devenus champions paralympiques.
Le paracycliste sur piste Jérôme Foulon a remporté de main de maître la poursuite en catégorie C5, samedi 31 août, comme à Tokyo en 2021. Le Français a dominé en finale l'Ukrainien Yegor Dementyev, et avec un nouveau temps canon. Après avoir déjà mis une claque à son propre record du monde, le Breton a réussi une nouvelle prestation de très haut niveau. Impressionnant, en tête quasiment de bout en bout de cette poursuite, Dorian Foulon n'a laissé aucune chance à son adversaire ukrainien qu'il a finalement devancé de plus d'une seconde et demie. Né avec un pied bot, le français a sa cheville gauche bloquée et sa jambe ne dispose pas de l’intégralité de sa puissance. Le cycliste de 26 ans a survolé la journée jusqu'à la finale pour s'adjuger une deuxième titre paralympique.
Énorme performance de la nageuse tricolore Émeline Pierre (24 ans), sacrée championne paralympique de la finale du 100 m nage libre en catégorie S10 des Jeux de Paris, dimanche. Elle devance la recordwoman du monde et paralympique, la Canadienne Aurélie Rivard, et l'Italienne Alessia Scortechini. Pourtant, c'est sur les tapis de gym qu'Emeline Pierre était destinée à briller étant plus jeune. Mais à la suite d'une chute à la poutre à l'âge de 13 ans, entraînant une luxation du coude et une fracture du cubitus, elle est victime d'une erreur médicale lors de son opération et n'a jamais retrouvé l'usage complet de son bras, malgré deux opérations successives pour améliorer son manque de mobilité allant de l'épaule au poignet. Un handicap qui la contraint à se tourner vers la natation, qu'elle pratiquait déjà en parallèle de la gymnastique. Pour ses deuxièmes Jeux paralympiques, arrivée en outsider elle crée l'exploit en remportant la médaille d'or.
La collection est enfin complète pour Marie Patouillet. Après deux médailles de bronze aux Jeux de Tokyo, l'argent sur le contre-la-montre jeudi, la pistarde tricolore a décroché l'or en finale de la poursuite individuelle (catégorie C5), dimanche 1er septembre. A 36 ans, Marie Patouillet s'est imposée au terme des trois kilomètres face à sa camarade d'équipe de France Heïdi Gaugain (19 ans). Dans un vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines (Yvelines) surchauffé et plein à craquer, la cycliste, qui souffre d’une agénésie de naissance – une malformation orthopédique du pied gauche – a bouclé les derniers tours de piste de sa carrière de pistarde. Pourtant favorite avec ses deux titres mondiaux sur cette distance, la benjamine des Bleus du cyclisme sur piste n'a pas réussi à rééditer sa performance des qualifications. Marie Patouillet et Heïdi Gaugain ont ainsi offert à la France son premier doublé des Paralympiques. Entraînée par Grégory Baugé, quadruple médaillé olympique, Marie Patouillet s'est constitué un riche palmarès, désormais garni de quatre médailles paralympiques et dix breloques mondiales.
Le quintuple champion du monde français Tanguy De la Forest a décroché sa deuxième médaille aux Jeux Paralympiques de Paris ce dimanche en finale du tir à la carabine à air couché à 10 m en catégorie SH2. Il s'impose devant le Brésilien Alexandre Augusto et la Japonaise Mika Mizuta. Tanguy De la Forest aura dû patienter six éditions pour rapporter des Jeux ses premières médailles paralympiques. Après avoir brisé la malédiction et une disette de vingt années en prenant l'argent vendredi en tir à la carabine debout à 10 m SH2, le quintuple champion du monde a récolté ce dimanche le sacre olympique au tir à la carabine à air couché 10 m SH2 en réalisant une finale incroyable de sang-froid. Dès les premiers tirs, le Breton a mis la pression sur ses concurrents avec une excellente première manche. Un duel s'est ensuite installé avec le Brésilien Alexandre Augusto Galgani. Les deux tireurs se sont échangé la première place jusqu’à ce que Tanguy de La Forest enchaîne les tirs parfaits avec un score de 10.9 réussi à trois reprises sur les six derniers tirs. Avec 255,4 points, le quintuple champion du monde s'offre cette médaille d’or est historique pour le tir français, les Tricolores ne s’étaient plus installés sur la plus haute marche depuis Londres, en 2012.