Gemma Arterton irradie dans cette savoureuse minisérie qui mouche le sexisme

Publié le par Michel Monsay

Gemma Arterton irradie dans cette savoureuse minisérie qui mouche le sexisme

Adaptée de Funny Girl, le roman de Nick Hornby, paru en 2014, la série est fidèle à la plume caustique, joyeuse et bienveillante d’un romancier qui, livre après livre, prend des nouvelles de la société britannique autant qu’il en donne. Dans Funny Woman, la gaieté et la profondeur se côtoient d’emblée sans jamais s’oblitérer grâce au talent de Morvenna Banks, sa créatrice. Au rythme d’une BO de qualité, l’aventure émancipatrice du personnage central, qui refuse crânement d’être prisonnière de ce que les autres projettent sur sa plastique, est servie par la réalisation enlevée et ultra pop d’Oliver Parker. Si l’ensemble du casting s’en donne à cœur joie, l'irrésistible Gemma Arterton, trouve une occasion sur mesure de déployer la richesse de son jeu comique dans un festival de facéties et de mimiques, loin de ses rôles dans Tamara Drewe ou Gemma Bovary. De ce conte de fées la comédienne britannique s’est emparée en concoctant un réjouissant cocktail d’autodérision, de candeur et de gravité. Elle est saisissante de vérité dans la peau d’une jolie fille excédée par les regards qui l’emprisonnent dans sa beauté physique, et farouchement désireuse d’exister envers et contre tous. Une femme pas assez discrète, trop belle et trop pulpeuse pour être prise au sérieux. C'est également le portrait d'une époque et de l'industrie du spectacle, que nous propose Funny woman en posant un regard cru sur les coulisses et préjugés misogynes de la télévision et du milieu artistique, simple reflet d'une société britannique sclérosée. Derrière son corps de rêve et ses yeux de biche, le personnage principal de cette minisérie féministe en six épisodes, qui doit beaucoup à l'admirable prestation de son interprète, fait preuve d'un caractère et d'une espièglerie qui bouleversent l'ordre établi des années 60, où la place de la femme est majoritairement réduite à celle de potiche ou de mère au foyer. Ce projet audacieux qui propose l'émancipation d'une femme par la comédie est une totale réussite.

Funny woman est à voir ici sur OCS pour 10,99 €, un mois d'abonnement aux chaînes OCS sans engagement.

Publié dans replay

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article