Un thriller mafieux au pays des yakuzas

Publié le par Michel Monsay

Un thriller mafieux au pays des yakuzas

Adaptation de l’enquête du journaliste américain Jake Adelstein, reporter pour le grand quotidien japonais Yomiuri Shimbun (15 millions d'exemplaires vendus par jour) durant les années 1990, cette minisérie nous plonge dans les arcanes criminelles de la capitale japonaise. Un monde intrigant et inquiétant, où se côtoient une presse minée par l’autocensure, une pègre avec pignon sur rue et une police souvent contrainte de regarder ailleurs. La série est auréolée de la présence du trop rare Michael Mann à la réalisation du premier des huit épisodes, mais il est par ailleurs producteur exécutif de l'ensemble, et de ce fait on y retrouve l’esprit des fresques héroïques de gangsters qui ont fait sa réputation, scènes nocturnes, longues confrontations dialoguées, gros plans sur les visages, et ces moments intercalaires qui montrent un personnage au travail ou dans l’intimité. Le bilinguisme assumé de la série est d’ailleurs l’un de ses points forts. Les personnages passent avec fluidité et naturel de l’anglais au japonais, ce qui n’est pas le moindre des efforts à l’heure où les coproductions internationales en font souvent le minimum à ce sujet. Coup de chapeau à l'ensemble de la distribution pour cette performance mais aussi leur qualité d'interprétation des personnages, notamment Ansel Elgort, le Tony du West Side Story de Spielberg, mais aussi Ken Watanabe ou Rachel Keller. Un autre point fort est d’avoir accordé un soin particulier à des personnages féminins, qui auraient pu être réduits à des archétypes dans ce genre d'histoire. Récit initiatique autant que polar moite, cette série est aussi une fascinante plongée dans la société japonaise des années 1990.

Tokyo vice est à voir ici en s'abonnant à 6,99 € pour un mois sans engagement à Canal+ Séries.

Publié dans replay

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