Tendre, espiègle, absurde et à contre-courant de la norme
Marc Fraize aime prendre son temps, parfois un peu trop, notamment au début de son spectacle, mais passée cette introduction, il provoque l’hilarité par l’expression de son ahurissement face au monde cruel dont il ne comprend rien. Après avoir, pendant plus de quinze ans, enrichi et bonifié son personnage inoubliable de Monsieur Fraize, antihéros magnifique, le comédien lui offre son âme sœur : Madame Fraize. Dans ce nouveau spectacle, cet humoriste singulier, clown de l’absurde à contre-courant de la vanne, de la punchline et du cynisme que la plupart de ses collègues utilisent, se pare d’une robe verte et d’une perruque atemporelles pour parler de l’amour et du temps qui passe avec une drôlerie et une tendresse irrésistibles. La métamorphose, chaque soir, dure une heure et demie. Il faut enfiler la robe verte, patiemment maquiller son visage, ajuster la perruque, enfiler les longs gants roses qui montent jusqu'au coude. « C'est du boulot d'être une femme », sourit Marc Fraize. Il y a du Jack Lemmon de "Certains l'aiment chaud" dans l'apparence de ce personnage, qui par petites touches nous parle d'amour, de bonheur, de vie commune, de quotidien, et crée une bulle poétique, parenthèse de douceur, de drôlerie et de joie dans un monde fatigué, cerné de nouvelles plombantes.
A voir jusqu'au 17 octobre au Théâtre du Rond-Point