La fille au bracelet
Ce drame judiciaire autour d'un procès aborde habilement et sans complaisance la méconnaissance et l'incompréhension des parents sur ce que sont devenus leurs enfants à l'adolescence, et nous plonge dans le fossé qui les sépare. En laissant toute sa place à l’ambiguïté et au mystère de l'affaire qui est jugée lors de ce procès, une jeune fille accusée d'avoir tué sa meilleure amie, le cinéaste Stéphane Demoustier construit son film avec rigueur et justesse en exploitant au mieux les codes de la dramaturgie que représente une cour d'assises, en l’occurrence celle de Nantes dans le très beau palais de justice dessiné par Jean Nouvel. Anaïs Demoustier, sœur du réalisateur, est parfaite comme toujours sauf qu'ici elle évolue dans un registre très différent de ses précédents rôles, les autres comédiens sont également impeccables, notamment la jeune Melissa Guers, qui pour sa première prestation impressionne. Un film qui dérange autant qu'il fascine sur les rapports filiaux, les mœurs des adolescents, en dessinant aussi le portrait d'une jeune fille au comportement et aux réactions équivoques qui ouvrent en grand la porte au doute sans qu'elle puisse jamais se refermer.