So long, my son

Publié le par Michel Monsay

So long, my son

Le cinéma asiatique est décidément en plein boom, il continue de nous passionner en nous offrant régulièrement des films remarquables, qu'ils soient coréens comme "Parasite", japonais comme "Asako" et "Une affaire de famille" ou chinois comme "Les éternels" et maintenant "So long, my son". Dans ce dernier, le cinéaste de 53 ans Wang Xiaoshuai évoque la cruauté de la politique de l'enfant unique instaurée en Chine en 1979 et abolit en 2015, à travers le destin d'un couple qui la subit de plein fouet suite à un drame dont il ne se remettra jamais. Usant de flashbacks et d'ellipses, le réalisateur construit très judicieusement la narration, donnant à son histoire une puissance et une émotion qui nous touchent profondément. Outre la reconstitution très réaliste de la Chine des années 1980 jusqu'à nos jours, ce mélodrame est  d'une pudeur et d'une vérité bouleversantes dans sa mise en scène et ses plans toujours filmés sous le bon angle. Tous les comédiens participent pleinement à l'impact émotionnel de ce film, y compris les rôles secondaires, et  le couple d'acteurs qui en est le centre a reçu les prix d’interprétation masculine et féminine au festival de Berlin, pour leur performance symbolique d'êtres sacrifiés par une politique arbitraire où le collectif l'emporte toujours sur l'individu, quitte à le broyer. Ces deux êtres soudés malgré les épreuves, ne se plaignent jamais, affichent la plupart du temps  une dignité indéfectible,  se parlent peu, ne se regardent pas plus. Cette chronique familiale, sociale, politique, baignée d'une déchirante mélancolie, est tout autant une peinture très juste de la Chine qu'une fresque romanesque intimiste dont les héros resteront longtemps dans nos esprits. 

Publié dans Films

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