Conseil cinéma

Publié le par Michel Monsay

Conseil cinéma

Pour bien commencer l'année, je vous conseille vivement la palme d'or du festival de Cannes. L'excellent cinéaste japonais de 56 ans, Hirokazu Kore-Eda, continue, au sein d'une œuvre déjà riche en pépites, d'ausculter avec une grande finesse les liens familiaux en nous offrant ici probablement son plus beau film. Dans un Japon méconnu loin de l'image brillante, épurée, trop lisse limite ennuyeuse que l'on voit le plus souvent, il s'attache à une famille de marginaux qui vit dans la débrouille et s'entasse dans le minuscule pavillon d'une mamie. Pétri d'humanité, le regard du cinéaste est également empreint d'humour, de sensualité et d'une sensibilité présente à chaque plan, où sa caméra capte miraculeusement, autant chez la grand-mère que la petite fille mais aussi chez tous les membres de cette famille atypique et si attachante, les moindres émotions même les plus secrètes. Tous les comédiens sont impressionnants de naturel et de justesse. Le cinéaste a aussi remarquablement construit son film en distillant petit à petit des éléments qui dévoile l'histoire des différents personnages. Derrière ce récit plein de tendresse, de poésie, on peut voir également une dimension politique, et peut-être la mise en cause de nos sociétés ne laissant aucune place aux individus qui ne sont pas dans la réussite. D'une réjouissante légèreté à des nuances plus dramatiques, ce film essentiel nous fait autant sourire qu'il nous émeut sous la plume, la direction d'acteurs et la caméra d'un cinéaste en état de grâce.

Publié dans Films

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article