Conseil musical
Pour ceux qui n'ont pas eu le plaisir d'aller écouter Sophie Hunger à la Cigale lundi dernier, il vous reste deux solutions : Prendre le TGV pour aller la voir à Lille dimanche ou acheter son excellent dernier album. A 35 ans, l'artiste suisse qui vit désormais à Berlin nous étonne une nouvelle fois en intégrant de la musique électronique dans son univers déjà riche en composantes, entre la pop, le rock, le jazz et le folk qu'elle mêle très judicieusement. Cette mue est une vraie réussite tant cette auteure-compositeur-interprète a su apprivoiser les synthétiseurs et autres boites à rythme sur des tempos rapides ou plus vaporeux, pour nous offrir une superbe collection de chansons qui nous envoûte autant que ses albums "1983" paru en 2010 ou "The danger of light" en 2012. Elle confirme un talent assez rare dans la musique actuelle, qui est plutôt cloisonnée, en s'aventurant régulièrement dans de nouvelles directions. On retrouve avec bonheur sa superbe voix, si reconnaissable, expressive, fragile puis assurée, qu'elle pousse vers les aigus ou dont elle module la puissance pour aller vers plus de sensibilité. Chanté principalement en anglais, cet album à la fois personnel, politique et féministe, est une merveille dont il serait dommage de se priver.