Conseil cinéma
Depuis les sublimes "Mademoiselle Chambon" et "Quelques heures de printemps", Stéphane Brizé a pris une place importante dans le cinéma français. A 51 ans, il est revenu au festival de Cannes avec un nouveau film social, trois ans après "La loi du marché" qui avait valu à Vincent Lindon le Prix d'interprétation. "En guerre" est reparti bredouille du festival alors que le film est nettement plus fort et réussi que le précédent, et Vincent Lindon méritait largement plus le Prix qu'il y a trois ans. Cette oeuvre percutante de cinéma vérité proche du documentaire, à tel point que parfois on se demande s'il s'agit d'une fiction, est admirablement bien filmée au cœur d'une lutte syndicale contre la fermeture inadmissible d'une usine, laissant plus de mille salariés sur le carreau. En mettant en évidence la violence d'un système libéral qui n'obéit qu'au profit des actionnaires en écrasant les petites gens, le cinéaste retrouve pour la quatrième fois son génial comédien fétiche, entouré cette fois de non-professionnels jouant parfaitement des rôles proches de leur vraie vie, et nous offre un film d'une incroyable justesse qui nous touche profondément.