L’amour à l’épreuve de la barrière socioculturelle

Publié le par Michel Monsay

L’amour à l’épreuve de la barrière socioculturelle

Rares sont les réalisateurs qui se montrent aussi brillants dans la noirceur que dans la légèreté. Lucas Belvaux est de ceux-là. Il nous avait marqué il y a 5 ans avec l’impressionnant « Rapt », inspiré de l’histoire du baron Empain, il revient aujourd’hui avec une comédie romantique à la fois drôle, émouvante et au final vraiment marquante. A 52 ans, ce cinéaste belge qui travaille en France depuis ses débuts en 1980 comme acteur, permet une fois de plus à ses comédiens de s’exprimer pleinement. Emilie Dequenne livre une remarquable prestation, son jeu instinctif, généreux, apporte à son personnage une candeur et une légèreté irrésistibles, mais aussi une sensibilité très touchante. Sociétaire de la Comédie française, à 37 ans, Loïc Corbery trouve enfin au cinéma un rôle à la mesure de son talent : Un homme qui pour rester ouvert aux innombrables histoires d’amour potentielles est incapable d’aimer, que le comédien joue davantage dans la nuance que dans le cynisme. Avec une mise en scène très fluide, le cinéaste filme ses personnages avec pudeur et fraîcheur, la caméra étant souvent proche de leurs visages à l’affût de la moindre émotion. Cela commence par sur une scène de rupture, qui se déroule plutôt dans la retenue. Puis l’homme, un intellectuel bourgeois séduisant d’une bonne trentaine d’années, va prendre son petit-déjeuner aux « Deux magots ». Parisien jusqu’au bout des ongles, ce prof de philo apprend avec dépit qu’il est affecté à Arras pour un an. A sa descente de train, il est accueilli par une collègue charmante mais mariée qui lui fait découvrir la ville, avant de le conduire à l’hôtel assez agréable où il va séjourner durant un an. On découvre parallèlement la vie d’une pétillante mère célibataire dont le temps est partagé entre son jeune fils, ses amies et son métier de coiffeuse. C’est justement par ce biais qu’elle fait la connaissance du prof de philo. Avec beaucoup de finesse, le réalisateur nous plonge au cœur de cette rencontre improbable, et tisse progressivement une trame qui contribue à nous rendre totalement addictifs à ses personnages.

 

Pas son genre – Un film de Lucas Belvaux avec Emilie Dequenne, Loïc Corbery, Sandra Nkaké, Anne Coesens, …

Publié dans Films

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